A quelques kilomètres de La Rochelle et de son Vieux-Port, parfois bondé, se cache un petit havre de paix qui sent bon l’authenticité de l’âme charentaise : le charmant village des Boucholeurs, au sud de Châtelaillon-Plage. Empruntant les sentiers d’un parcours Tèrra Aventura, nous avons découvert en famille ce nouveau lieu de balade en Charente-Maritime.

Les Boucholeurs. Le nom du village résume à lui tout seul l’histoire de ce bourg charentais résolument tourné vers l’océan. En effet, il tire son origine de son activité ancestrale : l’élevage de moules sur des “bouchots”, de grand pieux en bois où viennent s’agripper ces succulents coquillages qui régalent petits et grands. Avant d’être un village, “boucholeur” était avant tout une profession ! La mytiliculture, mais aussi l’ostréiculture, la culture des huîtres, ont façonné ce lieu de vie partagé entre deux communes : Châtelaillon-Plage, la station balnéaire, et Yves, la réserve naturelle. Entre océan et marais, on retrouve des traces de vie humaine datant de l’époque des rois mérovingiens, inutile de dire que le site a de la bouteille.

Grâce au parcours Tèrra Aventura “à la cache aux moules”, la célèbre chasse aux trésors sur smartphone qui a déjà séduit des centaines de milliers de participants, nous sommes partis à la découverte du village et de son héritage lié à la gastronomie. Top départ de notre aventure depuis le port de Châtelaillon Plage, où nous descendons vers les Boucholeurs à travers un sentier pédestre de bord de mer très agréable. Après être passés devant une petite plage protégée des vents de l’océan Atlantique, nous arrivons à bon port.

Déjà, on respire ici l’âme du lieu, on ressent l’activité journalière de ses hommes et femmes qui nous offrent ces produits de la mer dont nous adorons profiter une fois en terrasse ou bien directement dans une "cabane". Ce n’est pas encore la saison mais je m’imagine déjà déguster une mouclade maison ou encore mieux, vivre le spectacle d’une éclade de moules ! En attendant de me “cailler sur le jabot”, comme aime dire tout bon charentais qui se respecte après un bon repas, nous avons la chance ici de pouvoir avancer dans la mer, grâce à une longue digue de protection. Au bout, le spectacle est magnifique, avec une vue panoramique du pertuis Charentais : L’île d’Aix, le fort Enet, la Baie d’Yves, et même plus loin le port de La Rochelle, ou encore L'île de Ré "la Blanche". On s'émerveille devant les nombreux oiseaux qui survolent le site, preuves vivantes de la richesse de la réserve naturelle d'Yves toute proche, protégée et valorisée par la Ligue de Protection des Oiseaux.

En quête de notre prochain Poi’z, récompense suprême du bon chasseur de trésor Tèrra Aventura, nous continuons à longer l’océan, grâce à une nouvelle promenade très agréable. En effet, dans son histoire récente, le village des Boucholeurs a subi les assauts de la mer au cours de la tempête Xynthia, rendant inhabitables plusieurs maisons du front de mer. Une longue phase de réhabilitation a donc été amorcée, permettant aujourd’hui de profiter d’un site adapté à la promenade. La véloroute bien connu de la “Vélodyssée” passe également par ici.

Ressentir l’âme des Boucholeurs

Après une petite pause photo pour immortaliser l’instant et l’architecture typique du bourg mais aussi sa célèbre nouvelle rotonde, nous passons d’énigme en énigme pour enfin finir par trouver la cache Tèrra Aventura. Avant de rentrer au camping, nous profitons une dernière fois des lieux, et d’un centre-bourg entièrement rénové où se cachent bistrot et quelques restaurants. Se poser face à la mer et son coucher de soleil, loin du tumulte des grands centres touristiques, relève du bonheur absolu. Tiens tiens, on profite même d’un défilé de vieilles “dodoches”. Il y a pas à dire, cette balade aux Boucholeurs, en Charente-Maritime, est un vrai saut dans le temps...

Le cafetier nous parle alors de la fête des huîtres et des moules organisée chaque année au début du mois d’août. On nous promet une ambiance conviviale entre concerts, jeux et bonne bouffe. La date est notée, impossible de ne pas y revenir pour en profiter. Merci les Boucholeurs !

Tous les campings autour de La Rochelle

Les tongs sont à peine rangées qu’il faut déjà penser aux fêtes de fin d’année. Finalement, les vacances et le repas de Noël, c’est un peu la même chose : on se retrouve en famille, on partage un bon moment et on en garde un bon souvenir. Alors, c’est décidé, cette année le repas de Noël nous rappellera nos vacances en Charente-Maritime !

Nous commençerons fort, en épatant nos invités avec du caviar. Et oui, il y a bien du caviar en Charente-Maritime, il est issu des esturgeons pêchés dans l’estuaire de la Gironde depuis les années 1920. Il accompagnera très bien un verre de Pineau des Charentes, blanc ou rouge, selon les préfèrences, ou même en version cocktail: du Pineau blanc, des feuilles de menthe fraiches, du sucre de canne, du citron vert, de l'eau gazeuse et le tour est joué, le Pineaujito est prêt!

Pour l'entrée, nous avons le choix entre les indémodables huîtres de Marennes Oléron, les moules de bouchots du nord du département ou, pour les plus audacieux, les fameuses cagouilles (escargots) au beurre aillé. 

L'idéal pour préparer la suite est de se rendre dans l'un des nombreux ports de Charente-Maritime. Pour nous, ce sera le port de La Cotinière, à Saint Pierre d'Oléron, premier port de pêche du département. Notre choix se porte sur un magnifique bar de ligne directement débarqué du bateau et pêché avec des techniques respecteuses de la qualité du poisson. Nous profitons de beau soleil d'hiver pour flaner sur le port puis nous nous installons en terrasse pour adminer les allées et venues des bateaux de pêche colorés.

Retour en cuisine pour préparer ce poisson: en papillote pour préserver sa chair, puis parsemé de fleur de sel et de salicorne en fin de cuisson, toutes ces saveurs rappellent les vacances en bord de mer. Accompagné d'une purée de pommes de terre (dommage que la saison des pommes de terre de l'Ile de Ré soit passée) à la truffe de Charente-Maritime. Il vous suffira d'ajouter quelques copeaux de truffe hors cuisson et d'assaisonner légèrement. Pour être sûr de réussir votre repas, misez sur des produits frais, simples et de qualité. 

Les amateurs de fromage se régaleront grace au Mottin charentais ou aux fromages de chèvre de nos voisins Poitevins. 

Pour terminer ce repas en beauté, nous proposerons à nos convives, une bûche aux pommes, au cognac et au caramel beurre salé: une base de gateau roulé, des pommes en lamelles et flambées au cognac et une créme légère au caramel. Quelques morceaux de pommes et des petits décors en sucre pourront décorer la bûche. Rien ne vous empêche de rajouter une succulente galette charentaise avec le café !

Enfin, la magie de Noël opère et les cadeaux apparaissent au pied du sapin. Petits et grands ouvrent leurs cadeaux et... on dirait que cette année le Père Noël est Charentais: bouteilles de Pineau et Cognac, confortables Charentaises, livres sur l'histoire de Rochefort ou de La Rochelle, croisière autour du Fort Boyard, nuits insolites en camping, etc. Joyeux Noël à tous ! 

L’ancien Poitou-Charentes est une terre de gastronomie reconnue grâce à la qualité de ses produits locaux : melons charentais, fromages de chèvre, huîtres, beurre, mojhettes…mais que seraient les Charentes sans son vignoble du cognac ? Nous avons profité d’une visite dans un chai pour participer à une dégustation de pineau des charentes et de cognac.

80 000 hectares de vignes, 6 crus d’exception sur deux départements…en arrivant sur la Charente et la Charente Maritime, on comprend immédiatement que le paysage a été construit depuis des siècles par le savoir-faire de l’homme. Le vignoble du cognac est même présent sur les îles de Ré et d’Oléron, c’est pour dire ! Si le cognac dispose depuis des décennies une renommée internationale d’envergure, c’est plutôt le pineau qui a la faveur des français, sans oublier les vins de pays charentais.

Loin l’idée de-moi de vous faire un exposé plan-plan du cognac, je préfère vous faire découvrir les coulisses de la production de ce trésor local. J’ai donc pris la direction de Saint Sulpice de Royan, pour visiter le chai de vieillissement du pineau de la maison Jules Gautret, suivi d’une dégustation.

Laurent et Thierry, bons-vivants et fin-connaisseurs, nous accueillent pour une visite au cœur de la production du célèbre breuvage. Des vendanges au vieillissement en passant par la distillation, le parcours du raisin n’a plus de secret pour nous. On comprend vite que le maître de chai est l'acteur principal de cette belle histoire qu’est l’élaboration du cognac. C’est lui qui assemble les différentes eaux-de-vie aux âges ou aux crus variés. Résultat ? Une œuvre unique à tous les coups !

On adore écouter les légendes autour du pineau : cette histoire bien connue de la boulette d’un vigneron du XVIème siècle qui verse du moût de raisin dans un tonneau de cognac…et obtient ainsi plusieurs années après le premier pineau de l’histoire, aujourd’hui apéritif incontournable !

On évoque aussi la fameuse « part des anges », cette évaporation naturelle qui s’échappe des fûts et vient nourrir un champignon microscopique qui noircit les murs en pierre typiques des Charentes. Un phénomène qu’on découvre facilement en visitant la ville de Cognac par exemple.

« Une dégustation, c’est un véritable voyage pour les sens »

La visite du chai se termine avec les salles de vieillissement et ses odeurs si particulières. Les alignements de tonneaux donnent le ton : ici on prend le temps d’être bon ! Place maintenant à une initiation à la dégustation, histoire de se prendre pour un spécialiste au prochain resto en amoureux et épater madame.

Rapidement, on constate qu’une vraie dégustation ne s’improvise pas, c’est une affaire d’experts ! Plusieurs étapes sont indispensables pour profiter des arômes uniques qui se dégagent de chaque bouteille. C’est un voyage des sens qui débute par la vue : oui, regarder la couleur du vin c’est déjà avoir une indication précise sur son caractère. En faisant tourbillonner son verre à pied comme un pro, on peut voir aussi se déposer des « larmes » signe d’un taux d’alcool plus important ou d’un pineau plus sucré.

Prochain sens en éveil : l’odorat. Avant d’être bu, un vin ou une liqueur, ça se sent…mais pas n’importe comment ! On doit placer son nez d’une certaine manière et laisser son imagination faire le reste. A la question « qu’avez-vous la sensation de sentir ? », les réponses insolites fussent : quand une personne pense sentir de la cannelle, d’autres parlent d’agrumes ou encore de fromage ! La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de mauvaises réponses, chacun ressent les odeurs à sa manière, en fonction de ses habitudes et de ses envies…

Place maintenant au goût avec la mise en bouche. On serre les dents et faisant glisser une gorgée de cognac entre la langue et son palais comme s’il s’agissait d’un bain de bouche (enfin presque), avant soit d’avaler ou de recracher (comme les pros on vous dit !) pour dégager les arômes les plus discrets. Et ici, la magie opère ! Parfois la saveur reste, persiste en bouche, parfois moins. Parfois on aime, parfois moins. C’est une question de goût et de personnalité. Certains préfèrent les vins puissants, d’autres non. C’est l’occasion d’échanger avec son voisin et de comparer ses émotions. On parle aussi de l’accompagnement au cours d’un repas : un bout de fromage de chèvre par exemple. Ici aussi, il faut essayer de nouvelles compositions et ne pas se restreindre aux valeurs sûres déjà connues. Le temps d’un instant, on se prend pour un sommeiller et c’est plutôt agréable.

Fin de la visite déjà, il est déjà temps de repartir, pour certains une bouteille souvenir dans une « poche » (un cabas pour les non bilingue franco-saintongeais !). J’ai le sentiment d’avoir appris des choses et j’aimerai continuer à mieux connaître ce savoir-faire unique. Il y a à travers le terroir charentais une multitude de petits producteurs ou bien de maisons de négoce qui s’offrent aux visiteurs et que l'on retrouve sur le site internet des "Etapes du Cognac".

Bien évidemment, l’alcool est dangereux pour la santé et à consommer avec modération !

Tous les campings dans le pays du cognac

Durant notre séjour en Charente-Maritime, nous avons goûté à plusieurs produits locaux, mais pas encore à la spécialité du terroir Rochefortais : la jonchée. Rendez-vous est pris avec Erick Jarnan, un des derniers producteurs, dans son laboratoire de Saint Nazaire sur Charente, dont il a accepté de nous ouvrir exceptionnellement les portes.

C’est après une visite de la Maison du Transbordeur à Echillais que nous empruntons à vélo le chemin longeant la Charente, profitant ainsi d’une vue exceptionnelle sur le fleuve. Les Sentiers de l’Arsenal, reliant Rochefort à Port-des-Barques sont parfaits pour un circuit en famille. Nous laissons derrière nous Soubise et son port à sec, le plus grand de Charente-Maritime, pour entrer dans le marais, logé dans les boucles de la Charente. Quelques vaches nous regardent passer, les enfants se demandent si c’est elles qui fournissent le lait nécessaire à la fabrication des jonchées !

C'est un passionné qui nous accueille dans son laboratoire, en pleine fabrication de la fameuse jonchée. Souvent considéré comme un fromage, il n'en est rien! Ce "dessert lacté" traditionnel naturel, sans conservateur, fabriqué avec du lait local se déguste nature, avec du sucre, du caramel au beurre salé de l'ile de Ré, du coulis de fruits rouges ou même un peu de Cognac!

Un dessert naturel et sans conservateur!

Erick Jarnan nous explique qu'il se fournit en lait auprès des fermes avoisinantes et d'après une recette et un tour de main hérités de ses parents, enroule le lait transformé dans un paillon de joncs. Ce jonc, cueilli à la main dans les marais de Brouage et cousu à la machine, apporte à la jonchée le goût herbacé et la forme atypique qui fait toute sa renommée!

Seuls trois producteurs continuent de fabriquer des jonchées mais notre hôte est le seul à utiliser le jonc naturel, ce qui demande beaucoup de travail, en plus de la fabrication. Et oui, petite précision: ce fabuleux "fromage" doit également son goût unique à sa fraicheur et doit être consommé dans les 3 jours, ce qui laisse peu de temps de repos à notre producteur!

S'il n'est pas possible d'assister à sa fabrication, il est très facile de s'en procurer sur les marchés des îles d'Oléron et Ré, à Marennes, Rochefort, Fouras, Chatelaillon ou encore La Rochelle et sur les tables des plus grands restaurants du département. Depuis des décennies, ce producteur attaché à son département et aux traditions, livre également à domicile à ses plus fidèles clients.

Si l’envie de goûter ces jonchées n’était pas aussi pressante, nous pousserions la balade jusqu’à l’Ile Madame ! Nous retournons donc au camping, où les enfants sont impatients de goûter à ce laitage hors du commun.

Tous les campings de Rochefort Océan 

Retrouvailles avec mes amis sur l’île d’Oléron, l’occasion rêvée de goûter à la fameuse spécialité locale qu’est l’éclade de moules. Une découverte gastronomique, et bien plus encore…

C’est lors de ma première saison sur l’île d’Oléron que je découvre l'éclade de moules (appelée aussi églade). Des moules cuites dans des aiguilles de pin, vous dites? Un procédé pour le moins original, j’en ai déjà l’eau à la bouche !

Le mois d'août, saison des moules charentaises

Pendant la période estivale, l’éclade est très souvent au menu des fêtes locales. En effet, c’est la pleine saison des moules de bouchot que l’on retrouve sur tout le littoral charentais. Je profite donc de celle organisée au port de Saint-Trojan-les-Bains pour y inviter mes amis, ravis par la proposition.

Nous voilà sur le port, avec ses magnifiques cabanes ostréicoles colorées. Il fait un temps superbe, et la foule est déjà au rendez-vous.

La découverte peut commencer…

La préparation de l'églade

Les bénévoles sont nombreux et chacun est à la tâche. Certains placent minutieusement les moules sur les grandes planches en bois, à la verticale et en rosace, la pointe vers le haut pour éviter que la cendre ne s’engouffre à l’intérieur pendant la cuisson.

D'autres préparent l’épaisse couche d’aiguilles de pin ramassées dans la forêt domaniale de Saint-Trojan-les-Bains ou dans celle de la Coubre à La Tremblade. Les moules en seront recouvertes avant d’être mises au feu. Enfin, les derniers tartinent généreusement les morceaux de pain frais de beurre demi-sel et servent le vin blanc de pays ou le pineau des Charentes*.

Saveurs, authenticité et convivialité

La bonne humeur se lit sur les visages, et on se sent aussi réchauffé par l’intensité du feu que par l’atmosphère accueillante qui règne. On se rassemble autour de l'une des grandes tables, on fait connaissance avec nos voisins de table, on discute, on rit, et on trinque à cet instant de convivialité. 

Côté dégustation, c'est une vraie surprise: la saveur fumée des moules est un délice, et les coquilles brûlantes s’effritent entre nos doigts. Tout le monde se régale autour de nous, et les enfants s'amusent de leurs mains noircies par la cendre. On respire le mélange de l’odeur boisée et de l’air marin, tout en écoutant le crépitement des aiguilles de pin.

Au loin, le viaduc qui relie l’île d’Oléron à Marennes nous donne le sentiment d’être hors du temps, loin des préoccupations du quotidien.

Plus qu’un simple plat, l’églade a la saveur de l’authenticité et du partage

À la fin du repas, le ventre plein et le sourire aux lèvres, on salue nos voisins de table, et la gourmandise nous emmène déguster une glace au port de la Cotinière pour terminer ce savoureux repas.

Après cette journée, notre sentiment est unanime : plus qu’un simple plat, l’églade a la saveur de l’authenticité et du partage, et témoigne de la chaleur et de la convivialité qui font le charme de la Charente-Maritime. L’idéal pour des retrouvailles sous le signe de l’amitié…

C’est entendu : on se donne à nouveau rendez-vous l’été prochain sur l’île d’Oléron pour partager une excellente églade de moules !

Mon camping sur le territoire des huîtres Marennes - Oléron

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.